“un tour de Bretagne dans le sens anti-horaire de Rennes à Rennes”
On s’est inscrit (mon pote Thibault et moi) motivés par un itinéraire loin de chez nous et plein de promesses. Le COVID et le confinement ont reporté le voyage, mais après une brève hésitation, on décide de rester sur le plan initial malgré les risques liés (encore) au COVID, mais surtout à l’ultracyclisme fin septembre en Bretagne…
Et on n’a pas été déçus !!
Les Points Clés :
La Bretagne : ça n’est pas la porte à côté vue des Alpes…le relief et les statistiques du programme ne font pas trop peur, on se rassure comme on peut ! Mais le terrain, on ne le connait pas…
La Stratégie pour des « pas très costauds » : faire plus de kilomètres que la moyenne théorique journalière les 1ers jours « on vise une arrivée samedi soir pour se garder de la marge ». Soient 7 jours de roulages = 1260 kms / 7 jours = 180 km/ jour : déjà pas une mince affaire en Gravel, faudra plutôt en faire 200 au début !
Le Matos : Gravel, équipés en monoplateau 34 dents, cassette 11-42. Bagagerie Apidura selle-cadre-cintre pour moi, Tailfin avec topsac et sacoche cadre et cintre pour Thibault.
Les Bivouacs : notre petite expérience passée nous a montré que dormir au chaud c’est bien, mais c’est consommateur de temps et là, on en n’aura pas de trop… On va commencer dehors, et on avisera en fonction de la forme, motivation & météo.
Le fil des jours :
J1 : Après une longue journée venteuse, plutôt monotone, on pousse au-delà de Mur-de-Bretagne et passe la nuit dans un wagon désaffecté (merci la SNCF) à Gouarec, km203
J2 : Au petit matin, 1°C, ça calme un peu car on n’était pas équipé pour si froid, les mitaines sont un peu courtes ! L’objectif du jour hormis les CP = voir l’océan, moi suis un peu là pour voir du pays ! Chouette journée : superbes paysages, l’océean, rouler sur les plages, vive le Gravel en Bretagne !
J3 : Nuit conviviale en tribune du stade de Lanmeur qui a accueilli 4 participants à cette GTB… mais il faut repartir, en diagonal sud-ouest direction Crozon, par « la plus célèbre station touristique de Bretagne : Huelgoat » dixit notre serveur du café de 11h !
Le Menez Mikael (CP3) est franchi, ça cabosse dur ensuite, journée difficile jusqu’au bout de Crozon, : les kms se font sentir, l’organisme commence à souffrir. On poussera jusqu’à tard le soir, pour avancer car la période de météo clémente se termine, les jours prochains vont être humides
J4 : Jusqu’ici tout va à peu près bien, pas de catastrophe physique, morale ou matérielle…Mais autour de nous ça bâche sévère ! On doit être plus que 70 (/ 108 au départ) encore en route (et pas course, car c’est un « brevet »!) La pluie arrive, et de manière franche, durable, humide quoi ! Elle nous a pris au Cap Sizun et ne nous a pas lâchés : la baie d’Audierne est sûrement très belle, mais là on n’a pas bien profité, on stoppera exceptionnellement tôt à 18h : hôtel et dîner au chaud ce soir !
J5 : Bien requinqués, on repart motivés, mais la météo va être désormais très compliquée. Nous on est des Alpes : froid, petite pluie pourquoi pas, mais pluies fortes et continues, on n’aime pas… et on va être servis ! La moyenne quotidienne chute, on s’arrache pour faire 150 km. Et ce soir, Alex s’invite : tempête, alerte rouge, tout le monde à l’abri !
J6 : Alex est passé, plus à l’Est que prévu et surtout plus vite : il fait grand beau dehors et nous on fait la grasse mat’ !! La loose… Pas de temps à perdre : Lomener, Hennebont, Etel… Mais les 1ers soucis : une chute en descente, un porte-bagages Tailfin qui se brise en 2, un GPS qui ne recharge plus… le moral fluctue et le taux d’humidité augmente : on est dans le dur !
J7 : C’était la dernière journée normalement, on espérait voir Rennes à l’issue de ce roulage, mais entre Alex la tempête, et ses effets colatéraux : que d’arbres à franchir, escalader, éviter (c’est le chaos sur des dizianes de kms), et une pluie continue de 5h à 20h, on stoppera à l’orée de Brocéliande au km1180.
J8 : Bien nous en a pris, car la traces GPS dans cette forêt nous a permis d’explorer en Gravel le jardinage dans les ronces, les rivières à gué… et la colère !! Je pense que c’était pour nous finir en beauté avant de rallier Rennes par ses canaux bucoliques !
Arrivés en ce dimanche autour de 14h, heureux et fiers d’avoir bouclés ce tour, je ne pensais pas que l’on doive puiser dans autant de ressources morales, plus que physiques d’ailleurs, pour finir !
Petit bilan :
– les vélos : grosse satisfaction côté cadre : RAS, hormis la peinture qu’on n’avait pas protéger, les sacoches ont frotté dur…Roues Hunt super aussi, pas de bobos malgré un terrain parfois très accidenté ! Côté mécanique : ça a souffert, 2 jeux de plaquettes pour 1200 kms et chaine HS. Pneus en 40-42mm suffisants malgré des terrains parfois très) boueux ! Les Hutchinson Touareg un peu limites quand même dans ces conditions, mais Schwalbe G-One Ultra Bite super pour l’avant.
– la bagagerie : Apidura backcountry, pas complètement étanche, pas une surprise mais je l’avais anticipé… en utilisation Gravel, c’est parfait, le ballottement est imperceptible à mon goût… L’ensemble Tailfin X-Rack s’est cassé en 2 et on a perdu des vis sous les vibrations. On a réparé 2 fois, heureusement facilement ce qui nous a permis de continuer ! (la pièce incriminée a été modifiée – comme par hasard !?, le SAV de la marque va fonctionner !
– l’équipement électronique : ensemble Lampe Sinewave Beacon – dynamo SON. Eclairage très bon, mais qqs problème en recharge simultanée du GPS : je crois à un souci de connectique, à essayer avec 1 autre câble USB (et toujours en avoir un en rechange !) GPS Hammerhead: très bon outil, super ergonomique, sauf sous pluie battante, il change d’écran tout seul !!
– les bivouacs : 4 (un wagon, un stade, des toilettes publiques, un porche), 2 hôtels, 1 nuit chez l’habitant. Bon mix, surtout avec une météo finale exécrable !
– la GTB 2020 : sacrée épreuve, je l’espérais moins extrême ! Chapeau à tout le monde, les finisseurs (33 à l’arrivée seulement) et l’orga. Même si j’ai eu de nombreuses réclamations-indignations-colères pendant ces 7 jours, vous avez un trésor pour le Gravel en Bretagne : bonifiez-le et choyez un peu plus vos participants aux CP et par une trace GPS optimisée, vous ne perdrez en rien votre label d’ « Ultra » !
PS : Petite mention pour Yoann, notre covoitureur Grenoblois, qui a du abandonner cette GTB à seulement 100km de l’arrivée pour un satané moyeu !!