” on se le fait tranquille, on a 5 jours ! “
Quand je me suis inscrit l’hiver dernier, j’ai survolé un peu trop rapidement les données de la course d’ultra-endurance cycliste Baroudeuse RoadRace 800k : près de 800km à faire en 5 jours (108h précisément !), mais surtout quelques 19000m de D+… J’avais surtout remarqué un splendide tour des Alpes du sud coté France et Italie, et puis le faire avec mon pote surmotivé a fait le reste !
C’est souvent de cette manière qu’on fait des choses chouettes… Il n’empêche, c’est au mois de juillet que j’ai un peu mieux réalisé la tâche, à faire qui plus est en autonomie : c’est-à-dire avec vêtements, matériel de réparation et sécurité, couchage…
Phase 1 : rouler un peu, préparer la monture
Quelques sorties avec le Team Vercors pour être en jambes, 2 sorties “longues” (pour moi, > 100km !) et me voilà avec à peu près 1500km dans les jambes… pas de quoi être serein, mais ça peut le faire…
J’ai surtout peur de l’accumulation de fatigue et des douleurs du fait des heures de selle sur 5 jours, on verra bien !
Côté équipement, l’objectif aussi est évidemment de tester mon cadre fait maison dawelo en configuration bikepacking : avec sacoches au guidon, cadre et selle.
Une sortie dans les Bauges valide l’organisation : à l’avant, le couchage avec matelas, duvet, sac à viande ; sur le cadre : barres énergétiques, téléphone pour guidage, tracker, papiers ; sous la selle : vêtements, pharmacie, tente (partagée à 2)
Phase 2 : le périple
Le programme de cette Baroudeuse 2019 :
un tour sud-nord au départ de l’arrière-pays niçois, un demi-tour à Briançon pour basculer en Italie, direction retour vers la Méditerranée… en prenant le soin de passer une collection de cols alpins connus et moins connus !!
Arrivés la veille du départ pour le briefing, les vérifications d’usage, on part au petit matin pour le grand tour…
Objectif du premier jour : faire une longue étape pour se rapprocher le plus de Barcelonnette, avant les gros morceaux des jours 2 et 3, mais aussi pour pouvoir gérer les prévisions météo qui parlent d’orages !
Résultat : on dort au camping sur la route du col de Vars le premier soir, après plus de 200 km et 5100m D+ !
La suite : Vars-Champcella-Briançon-Izoard-Agnel, avec un peu de pluie mais on échappe au mauvais temps, surtout à 2700m d’altitude ! Agnel a été terrible, interminable mais grandiose. Le changement de goudron dans la descente côté italien est flagrante, sans parler de la pente, déraisonnable !
Etape confort douche et repas à l’auberge à Sampeyre.
Jour 3 : 2 beaux morceaux avec les Cols de Sampeyre et Fauniera. Magnifiques et sauvages, mais longs et pentus ! Et ce soir, on dort en mode sauvage aux alentours d’une petite station de ski italienne…
Jour 4 : aujourd’hui, arrière pays en Ligurie, petits cols et merveilleux villages italiens accrochés dans les montagnes. Après une descente vertigineuse et rapide entre vignes et oliviers, dodo à Dolcedo, village superbe au calme de la Riviera…
Dernier jour : inespéré d’être si tôt proche de la mer, pour une dernière étape côtière de 80 km…
A l’aube sur les routes de San Remo, piste cyclable royale sur 30 kms, avant une montée finale par le col de la Madone au-dessus de Menton !
Phase 3 : bilan
Parcours aux petits oignons (merci l’organisation !), paysages superbes avec un mélange de cols mythiques et plus confidentiels, tous avec leur charme et leur particularité…
Contents de rallier l’arrivée, avec un poil d’avance sur les barrières horaires : on n’a pas poussé l’esprit ultra-endurance de la course, car on a pris le temps de 2 nuits confort à l’auberge et de quelques bons repas et petits déjeuners (nos 2 amis anglais et belges sont arrivés 1 jour avant nous, bravo à eux !) Mais on a quand même fait de bonnes journées : de 6h à 20h en gros en prise avec la route et 2 à 3h de pauses cumulées, soit autour de 50h de vélos en 4 jours 1/2, un sacré mini-voyage à vélo !
Côté machine : le vélo s’est très bien comporté avec un bon confort, même si j’essaierai bien de passer en pneus de 28mm tubeless avec des roues plus performantes ! Mon changement de selle de dernière minute n’a pas été calamiteux, mais j’ai souvent pensé en roulant à ce que donnerait une rolls en cuir sous le fondement genre Brooks ou Berthoud !? Enfin, un peu de frein filet sur le tendeur de câble du dérailleur avant est nécessaire, car il a eu tendance à se dévisser avec les vibrations…
La bagagerie a été impeccable dans toutes les situations (dont des bonnes section gravel en Italie), volume optimal par rapport aux besoins. La prochaine fois, on ne prend pas la tente pour ce type de course : soit on bivouaque, soit on auberge 🙂
Enfin, on était mal équipé pour un roulage nocturne : une lampe dédiée à la place d’une frontale est nécessaire si l’on veut faire plus d’heures de vélos (on a surtout roulé 1h max dans l’obscurité le matin)
On a donc été conquis pas l’ultra-endurance cycliste, pour ma part plus pour le voyage que la perf’ sportive… l’an prochain, il va falloir trouver un autre prétexte !